OTTAWA (2 juin 2023) — À l’occasion de la Journée mondiale des tourbières (World Peatlands Day) 2023, l’Association canadienne de la tourbe de sphaigne (Canadian Sphagnum Peat Moss Association; CSPMA) est heureuse d’annoncer l’obtention d’un financement pour un projet à grande échelle d’une durée de cinq ans, visant la restauration de sites post-extraction de tourbe horticole. Le projet CanRePeat, réalisé en partenariat avec Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) dans le cadre du Fonds des solutions climatiques axées sur la nature, vise à restaurer et à préserver des écosystèmes riches en carbone partout au Canada.
Le projet CanRePeat est constitué de trois principaux volets : (1) l’inventaire et la caractérisation des tourbières à restaurer ; (2) leur restauration vers des écosystèmes qui séquestrent à nouveau le carbone ; et (3) leur conservation perpétuelle. Les tourbières ainsi restaurées ne faisaient pas l’objet d’obligation légale de restauration au moment de leur entrée en opération. La CSPMA est parvenue à obtenir la totalité du montant demandé, soit un financement de 6,7 millions de dollars sur cinq ans (de 2023 à 2027). Le financement est réparti à parts égales ; 3,37 millions de dollars en espèces proviennent d’ECCC et 3,37 millions de dollars seront fournis par la CSPMA et ses membres sous forme de contributions en espèces ou en nature.
« CanRePeat est un partenariat historique entre le gouvernement du Canada et l’industrie de la tourbe horticole. Les producteurs de tourbe horticole font la promotion d’une gestion responsable des tourbières en faisant preuve de leadership dans les domaines social, environnemental et économique. Nous félicitons le gouvernement fédéral de reconnaître l’héritage de l’industrie et son engagement en faveur de la restauration des tourbières. L’industrie canadienne de la tourbe horticole investit depuis plus de 30 ans dans la recherche universitaire afin de mettre au point des méthodes de restauration des tourbières, comme la méthode de transfert de la couche muscinale, qui sont désormais appliquées partout dans le monde et adaptées par d’autres secteurs industriels au Canada. Nous restaurons déjà nos sites dans le cadre de nos meilleures pratiques de gestion et de l’Initiative nationale de restauration des tourbières lancée par l’industrie », a commenté Asha Hingorani, présidente de la CSPMA.
La tourbe récoltée au Canada est employée exclusivement en horticulture, principalement en tant qu’ingrédient important des substrats de culture utilisés pour la production alimentaire et le jardinage domestique. Bien que l’empreinte de l’industrie de la tourbe horticole soit faible (moins de 0,03 pour cent de la superficie des tourbières canadiennes), la CSPMA reconnaît l’importance d’établir des pratiques exemplaires pour l’extraction de la tourbe et la restauration des tourbières afin de s’assurer que cette ressource fragile et précieuse est gérée dans une optique de durabilité.
« Avec ses tourbières d’une superficie de 1,1 million de kilomètres carrés, le Canada occupe le deuxième rang des pays en possédant le plus. Les tourbières du Canada constituent un réservoir contenant environ 25% des stocks de carbone de la planète. En outre, elles jouent un rôle essentiel dans le cycle de l’eau douce (rétention, purification et approvisionnement) et l’absorption des polluants, en plus de subvenir aux besoins des végétaux et des animaux sauvages. En soutenant des initiatives comme le projet CanRePeat de l’Association de tourbe de sphaigne canadienne, nous faisons de grands pas pour restaurer ces milieux fragiles aux fonctions écologiques vitales. Les investissements réalisés au moyen du Fonds des solutions climatiques axées sur la nature nous permettent de contribuer aux efforts du Canada pour faire la transition vers une économie carboneutre d’ici 2050, enrayer l’appauvrissement de la biodiversité et créer des emplois dans l’économie verte », mentionne l’honorable Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
« La restauration des tourbières après l’extraction de la tourbe horticole vise à rétablir les fonctions de l’écosystème, soit leur biodiversité et leur capacité à séquestrer le carbone. Veiller à ce que nos activités soient menées de manière responsable et durable, notamment en restaurant les écosystèmes, est une valeur fondamentale de l’industrie depuis plus de trois décennies », a ajouté Madame Hingorani.
À propos de la Journée mondiale des tourbières
La Journée mondiale des tourbières, lancée par l’International Peatland Society (IPS) à l’automne 2019, est célébrée le 2 juin de chaque année. Cette journée correspond à la date d’adoption du projet de constitution de l’IPS lors d’un symposium international à Aberdeen en 1967. Qui plus est, cette date est facile à retenir puisque la Journée mondiale des zones humides est quant à elle célébrée le 2 février.
À propos du Fonds des solutions climatiques axées sur la nature
Administré par Environnement et Changement climatique Canada, le Fonds des solutions climatiques axées sur la nature (FSCAN) du Canada est un fonds de 1,4 milliard de dollars répartis sur dix ans (2021-2031) qui vise à soutenir la conservation, la restauration et la gestion améliorée des écosystèmes tels que les milieux humides, les forêts et les prairies afin d’être en mesure de s’attaquer à la double crise des changements climatiques et de la perte de biodiversité. Le FSCAN se concentrera sur trois grands objectifs : 1) conserver les écosystèmes riches en carbone qui risquent fortement d’être convertis à d’autres usages qui libéreraient le carbone stocké; 2) améliorer les pratiques de gestion des terres afin de réduire les effets des émissions de gaz à effet de serre sur les écosystèmes du Canada; 3) restaurer les écosystèmes dégradés. Dans l’ensemble, ces projets contribueront à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à l’augmentation de la séquestration du carbone, tout en offrant des avantages pour la biodiversité et le bien-être humain.